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Utopia in Uniform

Utopia in Uniform (pdf)

Zeev Drori, un officier de réserve, parachutiste qui commanda une brigade, est l’auteur d’une référence sur les FDI de la première décade d’Israël et notamment de leur rôle social. The Israël Defense Forces and the foundation of Israël : Utopia in uniform (2005) dresse un tableau très complet de l’activité des FDI au niveau de la contruction du pays israélien et de la nation israélienne à partir de 1948. Israel : The First Decade of Independence (1995), un ouvrage collectif qui repréoduit une série d’articles sur l’activité sociale, politique et économique d’Israël après la Guerre d’Indépendnance propose un article de DRori qui résume les grande idée de son livre. Il s’agit à mon sens d’une référence pour qui cherche à comprendre l’identité des FDI en tant qu’institution militaire.

Ben Gurion fit des FDI l’outil pour bâtir Israël, sur le plan géographique et idéologique. Les FDI assurèrent donc un rôle capital au niveau des deux fonctions primordiales du nouvelle État juif, le peuplement du territoire et l’absorption de l’immigration dans la nouvelle communauté israélienne. Trois atout déterminaient le choix de l’institution militaire: le prestige gagné à la suite de la Guerre d’Indépendance, le fait qu’après la dissolution de la Palmach, l’armée se soit constituée indépendamment des rivalités de partis qui constituent l’essence de la politique israélienne, un budget déjà très important et le volume du personnel cadre et donc la capacité à entreprendre de grands projets au niveau national. Les FDI devaient être le vecteur de la constitution de l’éthique sioniste et au delà de l’immigration, agirent aussi au niveau de la jeunesse. Elle eu aussi un rôle d’éducateur au sens plus classique, sur le modèle de l’armée française à la fin du XIXe siècle, et assurait à Israël que sa population puisse accéder à la modernité sur des plans banals que l’hygiène et l’éducation civique et aussi fondamentaux que l’apprentissage de l’hébreu. En définitive, pour reprendre les mots de Drori, les FDI avait pour tâche de produire le jeune israélien, pionnier et combattant.

Le site des FDI rapporte à ce sujet un discours du CEMA Ashkenazy, prononcé à l’occasion d’une réunion d’officiers supérieur sur une base des FAI.

« An Army of the People » – 23 September 2008

“Despite all of the obstacles, the IDF will remain an army of the people.  A professional army is not an option for us because our skill will deteriorate significantly.  Our goal is to increase the draft quota by combating the draft dodgers, making the most of our enlistees, promoting service among the youth of Israel, and  other activities that encourage the draft rate.  We’re fighting for every enlistee.”

On peut difficilement comprendre ce discours sans avoir conscience de l’importance historique du rôle social des FDI. Le poids de traditions est important et indépendamment de l’évolution géostratégique et des choix organisationnels des FDI, et à l’heure ou l’idée d’une professionnalisation limitée/accrue/avancée est régulièrement mis en avant, il est bon de rappeler qu’il y eu trente ans entre les premières questions sur l’intérêt du service national en France et son abandon en 1996, ce dans une situation stratégique incomparable. Souvent comparé à la Prusse du XVIIIe siècle, une « armée possédant un État », Israël serait avant tout un État construit par l’armée.

Revue de presse (Septembre) (1)

U.S. to sell IAF smart bombs for heavily fortified targets

Israel slated to buy US smart bombs

Les USA avait déjà assurés la livraison de munitions de précisions anti-bunkers (GBU-28) en 2005 alors que la crise iranienne débutait en ampleur. Alors que la guerre au Liban battait son plein, les USA assurèrent le réapprovisionnement des stock israéliens. La demande d’Israël, formulée à la mi-septembre, touchait cette fois au modèle 39 (GBU-39), un type de munition anti-bunker caractérisée notamment par un petit format, et donc capable d’être transporté en nombre plus important par les bombardiers des FDI. La réponde Washington fut à l’origine défavorable, au prétexte que celà pourrait être interprété comme un signal d’un aval américain pour une frappe israélienne sur l’Iran. La presse israélienne soulignait aussi la peur des USA d’une action indépendante d’Israël et à ce titre – le refus de Washington d’accéder à la demande israélienne d’un renouvellement de son parc d’avions ravitailleur fut motivés par des prétextes similaires. La demande fut finalement accepter par le Pentagone et 1.000 unités devrait rejoindre les stocks des FAI avec le matériel destinés à les mettent en œuvre et les instructeurs amenés à former le personnel israélien à l’emploi des ces munitions.

Protect the new generation

Quelques informations sur le « top brass » des FDI, et sur les possibles successeurs du CEMA Gabi Ashkenazy.

The leading candidates are Galant and the GOC Northern Command, Gadi Eisenkot, and at a distance, in Washington, awaits the elder of the major generals, Benny Ganz. Shaul Mofaz promised to make Ganz deputy to Dan Halutz, but Amir Peretz decided otherwise.

The appointment of Eisenkot, who is younger than Galant, will cause the retirement of much younger generals. Eisenkot and Galant are equally experienced as regional brigade and division commanders, as GOCs and military secretaries of prime ministers – an important post for getting a view on statesmanship and defense issues from a broader perspective. Galant climbed through the ranks of the Naval Commando, and as colonel served as chief of staff of the ground forces. Eisenkot spent much of his career in Golani. That may garner favor with Ashkenazi. Not surprisingly, Galant will think differently, and he was also not very impressed by Eisenkot’s performance as chief of operations two years ago, during the Second Lebanon War.

Sur le parcours de ces officiers:

Gadi Eisenkot – Brigade Golani puis CO de la Brigade Golani (1997-1998) – Secrétaire militaire de Barak (1999-2001) – CO de division blindé de réserve – CO de la Division de Judée-Samarie – Chef de la Branche opération du Commandement Nord (?) – CO de la Branche Opération de l’EMG (2005) – CO du Commandement Nord (2006, en remplacement du général Udi Adam au cours de la Seconde Guerre du Liban).

Yoav Galant – unité Yami puis CO de l’unité Yami – CO de Brigade (réserve), CO de Division (réserve) – Commandant de la Division de Gaza – Secrétaire militaire de Sharon (2005) – CEM du Mazi (?) – CO du Commandement Sud (2005).

Benny Gantz – Brigade parachutiste – CO de l’unité de Liaison avec l’Armée du Sud Liban – CO de la Division de Judée-Samarie (2000) – CO du Commandement Nord (2001-2004) – CO du Mazi (2005-2006)- Attaché militaire à Washington.

L’on peut comparer avec le parcours du CEMA Gaby Ashkenazy – Brigade Golani – CO de la Brigade Golani – CO d’une division blindée de réserve (Commandement Nord) – CO de l’unité de Liaison avec l’Armée du Sud Liban – CO du Commandement Nord – Chef de la Branche opération de l’Etat-major des armées – Chef d’Etat-major adjoint des FDI – Directeur général du Ministère de la Défense, en charge de l’interface entre le Ministère de la Défense et les FDI et finalement CEMA.

L’on trouve de nombreuses similitude dans les parcours de ces officiers supérieurs. D’une part la qualité de fantassins ou de commando, qui est une constante chez les CEMA des FDI depuis 1973 (avec l’exception notable du général Halutz), d’autre part un commandement actif durant la seconde Intifada. A l’exception
de Galant, tous ces officiers ont contrôlé le Commandement Nord et témoigne ainsi d’une expérience prononcé sur les deux théâtre d’opérations principaux des FDI depuis le début des années 2000. Enfin, à l’exception d’Eisenkot, tous ces officers ont occupés des postes en 2006 qui leur ont permis d’échapper aux critiques post Seconde Guerre du Liban. Ce dernier point devrait peser lourd dans le choix du sucesseur d’Ashkenazy, comme il détermina le commandement des FDI suite au Kippour.

Le dernier candidat, naturel au regard de la tradition des FDI, le général Dan Harel, actuel Chef d’Etat-major adjoint, est un artilleur dont la spécificité du parcours tient en une expérience opérationnelle axée sur le front palestinien – en tant que Chef de la Branche Opération de l’Etat-major général puis en tant que Chef du Commandement Sud durant la Seconde Intifada- et bien sûr de son rôle majeur dans l’évacuation de la bande de Gaza en 2005.

Bygone Days: The strategic agreement that never was

Un article amusant sur la manière dont a été signé le premier document qui caractérisa officiellement les liens entre les USA et Israël.

La coopération stratégique entre Israël et les USA est présentée par les israéliens comme fonction de la puissance d’Israël et il n’est pas étonant dans cette optique que les liens entre Israël et les USA n’aient connu un véritable essort qu’à partir de la Première Guerre du Liban – la démonstration la plus aboutie de la puissance militaire israélienne et du rôle incontournable d’Israël au Moyen-Orient.

A ce titre, l’indépendance d’Israël dans l’action stratégique est au moins aussi importante que ses capacitées. Israël, ce n’est pas tant le « porte-avion » américain au Moyen-Orient que le pays qui choisit d’accepter de conduire une action en faveur de son allié. Cette conception est très vive dans l’esprit des décideurs israéliens qui comprennent la solidité d’une alliance en fonction de l’indépendance de ces partenaires suivant l’idée que l’on peut disposer d’un « proxy » suivant les caractéristiques du moment mais que l’on ne peut ignorer la puissance d’un acteur qui gagne de ce fait son indépendance en matière de décision stratégique. Etre puissant dans l’esprit israélien, c’est donc la capacité à bâtir et à conserver cette puissance sans le soutient d’un tiers.

Les liens étroits d’Israël avec les USA furent d’abord d’ordre économique. L’expension des FDI suite à la guerre du Kippour n’aurait pas eu lieu sans l’aide économique américaine et van Creveld va jusqu’à douter qu’Israël ait pu surmonter la crise économique des années 1970-80 sans le soutient des USA. C’est une situation qui jurait avec l’idéal politique israélien. Des affaires comme l’abandon du programme Lavi, un appareil considéré comme le conccurrent du F-16 par les USA, dans les années 1980 ou la modération du gouvernement Shamir en 1991 alors que pour le première fois le sol israélien était frappé par un adversaire, l’Irak, constituèrent autant de pics douloureux pour Israël. Une école de pensée ira jusqu’à considérer le processus de paix comme imposé par les USA à Israël.

A l’heure actuelle, les relations entre les USA et Israël se sont éloignée du type « perfusionnelle » qui était celui des années 1980. l’aide économique – et notamment militaire – est importante, non capitale. L’économie israélienne est en plein boom et le Longue Guerre américaine (l’ex Guerre Globale contre le Terrorisme) a vu revenir Israël au premier plan des alliés étatsunien, notamment fonction d’un rôle incontournable au niveau du renseignement et d’une expérience inégalée dans le domaine de la lutte anti-terroriste. Le point noir est à ce titre la Seconde Guerre du Liban qui a vu des FDI bravaches et sûres de leur force rencontrer un semi-échec façe au Hezbollah alors même que Washington attendait implicitement la neutralisation de la milice libanaise.

A casually deployed radar system

L’indépendance, c’est aussi le sujet d’un article du Haaretz qui fait le point sur le projet de déploiement d’une station radar mobile dans le Neguev, mis en oeuvre par des militaire américains et des civils contractés par le Pentagone. Il confirme à ce titre que la station doit être opéré en majeure partie par des civils tout en laissant un flou sur la nationalité de ces derniers. « The radar will be operated by civilians employed by the company that builds the system, contracted by the Pentagon, and by two U.S. soldiers. »

The radar deployment will have historical significance: the first American base on Israeli territory. Israel has always had reservations about such a possibility and preferred to « defend itself by itself » and retain maximum freedom of action. This time the deployment will be for the long term. The radar will be operated by civilians employed by the company that builds the system, contracted by the Pentagon, and by two U.S. soldiers. Military sources say that in the future the system will be handed over to the Israel Defense Forces. Until then, if it happens, an American flag will fly in the Negev.

Israeli Strategy After the Russo-Georgian War

Une analyse très originale de Stratfor sur la politique étrangère israélienne.

Parmis les idées résentées dans l’article on trouve l’idée d’une stratégie globale d’Israël qui dépasserait le cadre de la région du Moyen-Orient.

The Israelis were in Georgia in an attempt, in parallel with the United States, to prevent Russia’s re-emergence as a great power. The nuts and bolts of that effort involves shoring up states in the former Soviet region that are hostile to Russia, as well as supporting individuals in Russia who oppose Prime Minister Vladimir Putin’s direction. The Israeli presence in Georgia, like the American one, was designed to block the re-emergence of Russia.

L’analyste n’hésite pas à donner la Russie comme l’adversaire premier d’Israël, bien loin devant les groupes armées islamistes du Moyen-Orient et surtout bien loin devant l’Iran.

After the fall of the Soviet Union, no one was prepared to intervene in the Middle East the way the Soviets had. The Chinese have absolutely no interest in struggling with the United States in the Middle East, which accounts for a similar percentage of Chinese and U.S. oil consumption. It is far cheaper to buy oil in the Middle East than to engage in a geopolitical struggle with China’s major trade partner, the United States. Even if there was interest, no European powers can play this role given their individual military weakness, and Europe as a whole is a geopolitical myth. The only country that can threaten the balance of power in the Israeli geopolitical firmament is Russia.

Israel fears that if Russia gets involved in a struggle with the United States, Moscow will aid Middle Eastern regimes that are hostile to the United States as one of its levers, beginning with Syria and Iran. Far more frightening to the Israelis is the idea of the Russians once again playing a covert role in Egypt, toppling the tired Mubarak regime, installing one friendlier to their own interests, and arming it. Israel’s fundamental fear is not Iran. It is a rearmed, motivated and hostile Egypt backed by a great power.

La presse israélienne, suite à la Guerre en Ossétie du Sud, avait mis l’accent sur la participation israélienne à l’équipement et l’entraînement des forces armées géorgiennes. L’action du gouvernement israélien eu pour objet à minimiser cette implication et la peur principale tenait en la possibilité d’une volonté russe de faire payer les USA pour leur soutient à la Géorgie en fournissant des matériels militaire perfectionnés aux adversaires d’Israël. L’implication d’Israël servant alors de prétexte.

Israel is Seeking to Achieve ‘Land Dominance’ in the Battlefield

Addressing the call for better maneuverability, the IDF Plans to Increase Land Forces Survivability

How Should Israel Reinstate its Land Maneuver Capability?

Precision Attack is Transformational for the Ground Battle

Defense-update a mis en ligne un petit dossier sur une conférence tenue le 17/09 qui réunissaient quelques personnalités des FDI et particulièrement du Mazi. L’objet de la conférence était une prospective tactique sur la manœuvre terrestre.

Les FDI , avec leur nouvelle programmation militaire, quitte la préparation de la conduite du conflit de basse intensité pour l’idée d’une confrontation hybride: « The modern battlefield is not homogenous as it used to be », indique le general Naveh (ex CO du Commandement Centre) « a target set usually includes a mix of armored, fortified, mobile, underground, commando and irregular elements, armed with stand-off, and close-in anti-tank weapons and Improvised Explosive Devices (IED), operating in close vicinity, or within the civilian population. » On mesure l’influence de la Seconde Guerre du Liban. Eschel définit à ce titre un « high intensive, asymmetric warfare ».

Les idées présentées ne sont pas nouvelles. On retrouve le grand thème des réflexions post-2006 : les forces terrestres, blindées et bardées de protections électroniques, sont remises à l’honneur. L’idée de Brigade agissant comme des groupements tactiques interarmes (ou inter-corps pour respecter la terminologie des FDI) en liaison étroite avec les FAI dans le cadre d’un système de numérisation du champs de bataille était déjà présent dans la programmation Kela. Néanmoins, il constitue un résumé de l’état des FDI – le volet terrestre essentiellement- deux ans après le choc de 2006. On y trouve par ailleurs quelques informations: la Brigade Golani devrait être la première à touchées les nouveaux blindés Namers, deux systèmes anti-missiles destinés en priorité aux Merkava 4 sont pour l’heure en évaluation par les FDI, Iron Fist (IMI) et Aspro-A, l’ex-programme Trophy (Rafael). Ils devraient à terme aussi équiper les Namers. 100 dispositifs ont étés pour l’heure commandés par les FDI.

La programmation militaire de 2008 – « Tefen 2012 »

La principal influence de Tefen 2012 est bien sur la Seconde Guerre du Liban. Considérée comme un échec, la confrontation avec le Hezbollah généra plusieurs enquêtes à tous les niveaux de la direction politique et stratégique d’Israël. Sur le strict plan des forces armées, deux commissions furent constituées dans l’immédiat après-guerre.
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La programmation militaire israélienne de 2004 : « Kela 2008 »

« There is no question we will make the IDF smaller, but can we make it smarter? »
Chef d’état-major Moshe Yaalon (2002-2005)[1]

Le plan « Kela 2008 », développé depuis 2002 et mis en œuvre en janvier 2004, est considéré alors comme la plus grande entreprise de restructuration des forces entreprise depuis les années 1970 – notamment suite à la guerre du Kippour qui vit un accroissement considérable des moyens matériel et du personnel des FDI.

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Zahal 2000, Idan et Tashbetz

Développé et présenté par le CEMA Saul Mofaz en 1999, Zahal 2000 est une planification stratégique qui couvre une programmation militaire (Idan 2003) et un plan de réorganisation (Tashbetz). Il s’inscrit dans la réorganisation des FDI sous l’égide du CEMA Ehud Barak, suite à la Guerre du Golfe, qui peut être synthétisé par l’orientation technologique et la réduction du volume des forces. Approuvé en 1999 par le PM Barak, Idan 2010 représente une planification stratégique sur une durée exceptionnelle. Il semble qu’il s’agisse d’un prolongement de Zahal 2000 et de la programmation Idan 2003. Néanmoins, une planification aussi ambitieuse alors qu’Israël est engagé dans des négociations tout azimuts (Syrie, Palestiniens, Liban) susceptible de transformer durablement l’environnement stratégique reste curieuse.

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Le rapport israélien à la faiblesse est fonction d’une expérience de menaces persistantes et aux enjeux très élevés. Le sentiment d’être toujours en position de faiblesse, à la portée d’un coup létal et constamment exposé est persistant en Israël, quelque soit les périodes. Anthony Cordesman, s’adressant à un public israélien lors d’une conférence sur les défis de la seconde Intifada résumait: “if [Israeli] do not feel you are 100% for [Israel], they will always be afraid that you are 100% against us.” La faiblesse est aussi très présente dans la pensée sioniste. Celui-ci s’inscrivait en réaction à la culture de la diaspora juive qui était comprise par les israéliens des origines comme soumission, impuissance et acceptation passive de son destin – vision synthétisée par l’Holocauste des Juifs européens, « marchant comme des moutons à l’abattoir ». Enfin, le mythe fondateur d’Israël est la menace existentielle – le conflit face à un adversaire résolu, puissant, intraitable et niant l’identité d’Israël – soit le combat imposée par le fort au faible dans le cadre d’un conflit identitaire. La peur de la faiblesse représente donc à la fois la peur d’expérimenter à nouveau l’impuissance face à la menace comme le Juif de la Diaspora et la peur pour les Juifs d’Israël de ne pas trouver la force qui contrebalancera la faiblesse d’Israël. Le rapport israélien à la faiblesse est fonction de la permanence de la menace et du caractère létal de celle-ci.

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Revue de presse (23-28/08)

The Failure of the Oslo Process: Inherently Flawed or Flawed Implementation?

Le BESA Center a publié en Juin 2008 une petite étude intéressante sur les causes du dit processus d’Oslo et sur son échec. Son intérêt est autant fonction de son caractère synthétique que de la méthodologie.

L’article s’interroge sur les raisons de l’échec du « processus d’Oslo », débuté un 1993 par une reconnaissance mutuelle d’Israël en tant qu’Etat et de l’OLP en tant que représentant de la population palestinienne, et qui, sur cette base devait progressivement amené à la résolution du conflit au moyen de la création d’un Etat palestinien. L’auteur présente deux thèses, qui explique à la fois les raisons qui ont poussé les deux partis à s’engager dans cette voie et les raisons de l’échec de celle-ci, l’une « réaliste », l’autre « idéaliste ».

L’approche idéaliste (libérale) considère que le début des années 1990 représentait une situation « mure » pour résoudre le conflit. La reconnaissance mutuelle de 1993, évènement exceptionnel, combinée à la toute-puissance américaine étaient autant de signes pour envisager une issue définitive. Le moyen du processus envisagé était basé sur l’intégration économique de la population palestinienne, qui devait générer des gains matériels sérieux et favoriser ainsi à la fois une maturation politique et une confiance mutuelle, préalables à un accord définitif. A une situation favorable, devait ainsi être construit des conditions favorables pour évoluer vers cet accord définitif.

L’échec est mis principalement sur le compte d’erreurs humaines dans la mise en place de ce processus et elle est très critique en envers Israël. Une attitude « autistique » de la part, notamment, de la direction israélienne, incapable de se figurer la position palestinienne, est mise à l’index. Le PM Barak est clairement désigné comme un grand responsable dans cet échec. La poursuite de l’établissement de colonies en Cisjordanie, accélérée sous la direction du PM Netanyahu, est présentée en ce sens comme l’expression de l’erreur israélienne, voir de sa duplicité. Le Président de l’Autorité palestinienne Arafat est quant à lui critiqué pour son manque de fermeté à l’égard du terrorisme palestinienne. La critique reste néanmoins faible, et sans que cela soit suggéré dans l’article, la raison majeure présentée pour justifier cette position est d’ordre interne – elle fait partie d’un jeu de pouvoir au sein de la direction palestinienne, AP et groupes d’activistes. Le terrorisme représente une réponse aux difficultés rencontrées par la population palestinienne, face à l’obsession sécuritaire israélienne et le pessimisme de l’esprit israélien lorsqu’il s’agit de traiter avec un adversaire. Le terrorisme devenait ainsi un instrument dans la lutte de pouvoirs au sein des organismes politiques palestiniens et Arafat n’aurait fait qu’ainsi tenter de conserver sa position. Enfin, les USA n’auraient pas eu une attitude impartiale dans la gestion des négociations et auraient favorisés Israël.

L’approche réaliste considère le début des années 1990 comme la recherche d’une nouvelle balance de puissances et de pouvoirs. Le pouvoir de l’OLP serait sortit affaiblit de la première Intifada, menée par une nouvelle génération de leaders palestiniens. Sans la menace indirecte de l’Union soviétique, au prise avec la fatigue de la population israélienne à l’issu de l’Intifada, la puissance d’Israël se voyait ainsi suffisamment assurée pour entreprendre le projet d’une paix durable avec les risques que cela implique. Alors que l’alliance américaine pouvait battre de l’aile, faute d’adversaires communs, la motivation d’Israël n’en était alors que plus grande.

L’échec final serait du principalement à une ambiguïté sur les termes de la reconnaissance mutuelle, qui n’assurait pas clairement une entente au niveau des principes fondamentaux des deux partis. Cette ambiguïté généra malentendus, méfiance et favorisa une perception pessimiste En somme, l’ambition était trop grande: sur la base d’une baisse d’intensité dans la confrontation, les architectes d’Oslo ont planifié la résolution du conflit. L’OLP reconnu ainsi l’Etat d’Israël, non le sionisme – l’existence d’un Etat Juif, les Israéliens reconnurent l’OLP comme un moyen de brider la violence palestinienne, non comme un témoignage de la légitimité des demandes palestiniennes. Ces deux éléments, significatifs, illustrent le « processus de paix » comme une construction intellectuelle basée sur des fondations fragiles et peu fiables. L’erreur d’Oslo aurait été ainsi de croire que la base sur laquelle s’érigerait l’ensemble des mesures visant à résoudre le conflit était suffisamment solide pour soutenir un enjeu de cette taille. Par ailleurs, l’OLP et Israël ne trouvèrent jamais leur ennemi commun, pensé un temps comme l’islamisme. Dans cette optique, il aurait été préférable de considérer le rapprochement entre Israël et l’OLP, tout aussi exceptionnel qu’il fut, comme une nouvelle étape dans la gestion d’un conflit et non comme une opportunitée pour résoudre celui-ci. L’orientation vers la séparation physique, plutôt que vers l’intégration économique, aurait sur le principe permit d’aborder la nouvelle relation entre Palestiniens et Israéliens d’une manière qui soit plus en phase avec les aspirations des différents partis, population et direction politique. La sécurité d’un côté, la justice de l’autre.

Army loses battle over budget as gov’t moves to make defense cuts

Defense officials lobby intensely against budget cuts

Le budget de la Défense 2009 a été validé par le gouvernement samedi dernier. La Défense devrait avoir une augmentation de 0.9 milliards de NIS garantie et 1.3 milliards payable en 2010 ce sur les 2.1 milliards de NIS accordé par le budget pour l’augmentation de 2009 (contre les 3 milliards envisagés à la fin de l’année dernière). Le budget de l’année 2009 serait donc basé sur celui de l’année 2008 (51,3 milliards avec une base de 49.2 – 50.5 selon la suggestion de la Commission Brodet – mais 1.3 milliards devant être réglé en 2009) et il atteindrait 55-56 milliards en 2009 selon deux articles du Haaretz. Le calcul serait le suivant: 51.3 (budget de 2008) plus les 1.3 milliards en attente et les 0.9 milliards d’augmentation soit 53.5 milliards auxquels s’ajoute l’augmentation de l’aide américaine, et avec 1.3 milliards supplémentaires mais payables en 2010.

Three guys, a trailer and Israel’s survival

Israel’s missile shield against Iran: Three Americans in a trailer

Plus d’informations sur le dispositif d’alerte avancé qui devrait être déployé en Israël d’ici au début de l’année 2009: le composant principal serait un engin tracté manié par une équipe de trois techniciens militaire américains, épaulés par des civils contractés -sans qu’ils soit précisé s’ils devaient être israéliens ou américains. La station mobile devrait être déployée dans le Néguev, elle représente une addition très importante au système israélien d’alerte avancé.

Le journaliste du Haaretz considère que cette station représente un verrou à l’action d’Israël vis à vis de l’Iran et qu’elle est pensée comme tel par les Américains. En un mot, toute action qui puisse mettre directement ou indirectement la vie du personnel américain en danger serait susceptible d’un veto de Washington. Il s’agirait selon certains membres de la Défense israélienne, d’un signal américain visant à dissuader Israël de s’engager dans une attaque contre l’Iran. Inversement, bien sûr, la station représente un pas supplémentaire dans l’implication des USA au niveau de la sécurité d’Israël puisque toute menace sur ce personnel, lié au territoire d’Israël, donnerait une légitimité et un prétexte à l’action américaine. Le chroniqueur du Jerusalem Post considère au contraire, sur la base des déclarations du membre du Congrès américain ayant favorisé le déploiement de cette station en Israël, que la station ne représente la volonté des USA de renforcer la défense d’Israël, sans arrière pensées au regard d’une entrave de l’action d’Israël.

Revue de Presse (12-22/08)

U.S., Israel seal deal for missile radar defense system

Des nouvelles du déploiement du système radar américain en Israël: le Haaretz confirme qu’il sera bien mis en œuvre par du personnel américain – stationné de manière permanente. Il existe un précédent, en 1991 lors de la Guerre du Golfe, alors que 500 militaires américain suivirent le déploiement de 3 batteries de missiles Patriot en Israël. Il furent remplacé par du personnel israélien une fois la crise terminée. Le système serait déployé au début de l’année 2009.

The United States and Israel have agreed on the deployment of high-powered, early-warning missile radars in the Negev desert, to be manned by U.S. military personnel.

The radars, known as X-Band, will be linked to a U.S. satellite-based alert network.

According to the periodical, the radar will be operated by staff from the U.S. European Command, starting in early 2009.

The system’s deployment may even be moved up to this autumn, in order to integrate it with the Arrow missile defense system.

Under the terms of the agreement, U.S. military staff will be permanently based in Israel for the first time. U.S. Army personnel were temporarily based in the country during the first Gulf War in 1991, and during brief periods of tension with Iraq following that conflict.

‘We exercised restraint in Lebanon war’

Le PM Olmert met en relation l’affirmation de liens étroit entre le gouvernement libanais et le Hezbollah avec la stratégie israélienne. Cette affirmation ferait du Liban un ennemi. S’il n’est pas désigné tel quel, ni même suggéré, dans le discours du PM, pour d’évidentes raisons de politique étrangère, le PM assure néanmoins qu’Israël, dans le cadre d’une future confrontation avec le Hezbollah, tiendrait le Liban pour responsable de ces actions et ne « restreindrait pas sa réponse. » Il semble qu’il s’agisse d’un composant de la nouvelle stratégie de dissuasion d’Israël vis à vis du Hezbollah.

« In the Second Lebanon War we had much greater means and capabilities, which we avoided using since [during that war] we fought against a terror organization and not a country, » Olmert said. « In this context, if Lebanon turns into a Hizbullah state, we won’t restrain our response.« 

Indian gov’t okays over $1.5 billion in arms deals with Israel

The Indian Cabinet Committee on Security has given the go-ahead for two mega-deals with Israeli defense industries in India, claim sources in the know.

Local sources say that the committee approved a $1.5 billion Israel Aerospace Industries project to develop and upgrade the Barak surface-to-air missile.

The council also approved a $270 million purchase of Rafael’s SpyDer defense systems. According to Indian news reports, Rafael has already inked the final agreement, and IAI is expected to renew negotiations shortly.


‘US rejects Barak’s Boeing 767 request’

U.S. won’t sell refueling jets to Israel, fearing strike on Iran

Les rapports de presse sur la programmation militaire de 2008 indiquait la possibilité d’un achat de nouvelles plates-formes de ravitaillement en vol. L’acquisition de Gulfstream G550 ou des appareils Boeing étaient envisagés. Actuellement les FAI disposent de 10 avions ravitailleurs (7 actifs), 5 Boing 707 et 5 KC-130H.
L’acquisition de ces appareils était envisagé dans le cadre d’une mise à jour de la flotte et non d’un renforcement des capacités, quand bien même cette mise à jour assure un renforcement en tant que tel. L’essentiel de la programmation militaire des FAI tenait en la possibilitée – ou non – d’acquérir le dernier modèle de chasseur américain, le F-35. L’exportation de ce matériel n’est actuellement pas autorisé.
La revue du Centre d’études stratégiques aérospatiales a mis en ligne le dernier numéro de sa revue, Penser les ailes françaises. On y trouve un article de Joseph Henrotin sur les FAI qui donne un aperçu détaillé de leur historique contemporain. L’article présente les FAI comme un modèle d’une « approche synergistique », qui est à la fois une orientation stratégique et un concept d’emploi des forces, et dans le cadre spécifique des FAI, une culture militaire. Cette approche vise à constituer la puissance aérienne comme non seulement capable d’assurer un champs très large de missions, à objectifs tactiques ou à buts stratégiques, pour des effets physique ou psychologique et dans le cadre d’une coopération inter-armées poussée. En ce sens, les FAI représenteraient l’avant-garde historique d’une nouvelle conception de l’aviation militaire qui, sans faire de la puissance aérienne l’instrument militaire décisif, donnerait le rôde celle-ci comme le ciment de l’unification des forces armées. Unification qui ne se résumerait donc pas à une coopération inter-armes, attribution des missions et conduite l’action en partenariat pour la réalisation de buts communs, mais qui intègrerait armes et services en fonction de la mission dans une force constituée en fonction de celle-ci. Le concept semble être proche du « jointness » américain. L’image d’une telle intégration serait les cellules en charges des frappes ciblées, durant la Seconde Intifada, qui combinait personnels des FAI et membres du Shin Bet voir même à l’occasion juristes pour le personnel,les Apaches des FAI et leurs drones de surveillance avec les écoutes électroniques et informateurs du Shin Bet.

La presse israélienne, cette dernière semaine, s’est fait l’écho de nouvelles difficultés entre le Ministère de la Défense et celui des Finances au regard du budget de la Défense pour 2009. Le débat est classique, particulièrement dans un pays sensible aux affaires relatives à la sécurité nationale et fonction d’une actualité inquiétante (à commencer par la récente guerre au Liban). On peut d’ailleurs relever quelques exceptions israéliennes, notamment l’implication des médias et une instrumentalisation du public dans les débats. La grande difficulté pour un étranger qui ne maîtrise pas l’hébreu reste néanmoins de comprendre ce débat. Ce billet n’a pas d’autre prétention que de fournir les informations nécessaires pour le suivre.

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